Immobilier
Décryptage

Adapter son logement aux épisodes de canicule

par La rédaction - le 17/10/2023

Des vagues de chaleurs plus fréquentes conjuguées à un habitat citadin vulnérable créent un risque sanitaire majeur pour les années à venir. Les opérations de rénovation doivent dès maintenant intégrer des travaux destinés à adapter le bâtiment à des périodes de fortes chaleurs.

 

 

D’après le Baromètre énergie-info 2022 du médiateur national de l’énergie, 59% des sondés ont souffert d’un excès de chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures.

De plus en plus de biens concernés

Selon le dernier rapport de GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), il faut s’attendre à des épisodes de canicule plus fréquents et plus durables dans un avenir proche. Deux logements sur trois seront exposés à ces vagues de chaleur à horizon 2030, d’après une étude réalisée en mai 2022 par IGNES (l’alliance des entreprises de fabricantes d’équipements électriques, électroniques et de sécurité pour le bâtiment) en collaboration avec le bureau d’étude Pouchet Consultants. Ce phénomène touchera des régions jusqu’ici préservées, telles que l’Île-de-France, la Bourgogne, la Franche-Comté et le Grand Est. Or ces régions sont dotées d’un parc de logements moins adaptés à ces conditions extrêmes. Elles sont d’autant plus vulnérables aux vagues de chaleur.

Un risque accru en ville

Autre phénomène croissant à anticiper : l’augmentation considérable des phénomènes d’îlot de chaleur urbain (ICU) au sein des grandes villes. Les températures dans les zones urbaines denses sont plus élevées que dans les zones rurales environnantes, surtout la nuit, exacerbant la sensation de canicule pour les citadins. Activité humaine, déficit de végétalisation, sol bitumeux, hauteur et densité du bâti : ces facteurs concourent à ce phénomène qui constitue un risque sanitaire reconnu.

Paris est particulièrement exposée à ce risque avec en moyenne une température de jusqu’à 6° C plus élevée que dans les campagnes franciliennes d’après les données du Centre national de recherches météorologiques (CNRM). Les  villes de Lille et Lyon, affichent, quant à elles, un différentiel de température atteignant 4,9° C pour la première et 4,7° C pour la seconde.

DPE et confort d’été

Entré en vigueur le 1er juillet 2021, le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) prend désormais en compte le confort d’été dans les logements existants. Cette notion, associée à la réglementation thermique, désigne la capacité d’un bâtiment à maintenir une température intérieure maximale agréable l’été, sans avoir à recourir à un système de climatisation. Deux seuils de température intérieure maximale sont prévus par la réglementation environnementale 2020 :  le jour entre 26° C et 28° C et la nuit, 26° C. À partir de 25 jours par an durant lesquels le logement serait continûment à 30° C le jour et 28° C la nuit, on considère que le confort d’été du logement n’est pas assuré.

Les bons réflexes

Le DPE évalue le confort thermique passif en période estivale, c’est-à-dire un confort faisant appel à des moyens consommant peu ou pas d’électricité :

  • l’isolation de la toiture ou de la couverture,
  • la présence de protections solaires extérieures sur les baies vitrées,
  • l’inertie du logement,
  • le caractère traversant ou non du logement,
  • la présence de brasseurs d’air fixes.

Il mentionne en outre les recommandations de travaux pour améliorer ce confort d’été. La priorité consiste à isoler le toit et à équiper ses fenêtres de protections solaires  comme des volets, des stores, des brise-soleil ou en alternative à opter pour des pare-soleil,  des écrans,  des auvents. Attention en revanche au recours à la climatisation notamment mobile, coûteuse en énergie et susceptible de rejeter de l’air chaud à l’extérieur et donc d’aggraver le phénomène d’ICU .

Des travaux désormais éligibles à MaPrimeRenov’

Pour financer leurs travaux destinés à améliorer le confort d’été, les propriétaires concernés pourront désormais recourir au dispositif MaPrimeRenov’. Le dispositif est réformé et s’ouvre désormais dans le cadre des rénovations d’ampleur aux travaux destinés à lutter contre les bouilloires thermiques. L’installation de pompes à chaleur (y compris air/air réversibles) permettant de rafraichir l’air – les brasseurs d’air ou des solutions passives telles que les protections solaires de parois vitrées – seront finançables dans ce cadre à partir de janvier 2024.

La rédaction

Voir tous ses articles

En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation, de la part de Sylvain Queré et de tiers, de cookies et autres traceurs à des fin de personnalisation des contenus, mesure d'audience, statistiques, partage sur les réseaux sociaux, profilage et publicité ciblée. En savoir plus

Ok, J'accepte